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« J’ai rien à dire et rien à faire, mais pas l’intention de me taire » disait le fils du milliardaire en soufflant sur sa pomme de terre. « J’ai coulé l’usine de mon père, j’avais pas l’sens des affaires. J’entends pleurer les prolétaires : depuis six mois, j’donne plus d’salaires. |
Ils pensent que je dois remplir leurs vieux frigidaires. Mais ils savent mieux que moi comment survivre en enfer. » |
« Je vais par ci, je vais par là, mais c’que je fais, je ne le sais pas » disait le grand chef des soldats perdant son sang et le combat. « J’ai souvent fait tirer dans l’tas. J’ai pacifié à tour de bras. J’entends gémir autour de moi les blessés qu’on n’achève pas. |
Ils attendent de moi le geste qu’il faudrait faire. Mais ils savent mieux que moi à quoi ressemble l’enfer. » |
« Je pousse la loi sous le tapis, j’aime les paysages dégarnis » disait une espèce de bandit spécialiste du pas vu pas pris. « C’est moche de trouver la PJ un beau matin au pied d’son lit. Ils ricanent comme des abrutis, m’annoncent que j’nai pas qu’des amis. |
Ils n’ont pas vu sous mon oreiller le revolver. Ils ne savent pas encore qu’on est tous bons pour l’enfer. » |
« J’connais la musique, j’ai pas l’air, j’ai les paroles, faut qu’j’retrouve l’air » disait le chanteur poitrinaire au public d’une fête populaire. « On nous met dans la même galère. Faudrait qu’on danse, qu’on boive de la bière. On aime bien nous voir nous distraire pourvu que tournent les affaires. |
Je devrais vous faire le coup du joli p’tit concert. Mais tout compte fait j’r’prends mon tour de chant en enfer. » (bis) |
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59 - Rien à faire de l'enfer
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