16 – Echo du silence – Frédéric Jésu

Silence. Chuchotement du silence. Les nuages s’étiolent, et la voix s’assoupit. Le visage se fâne qui contemple les pétales.
	Silence. Et sous l’infiniment bleu, l’infini de la moisson, la danse de la nuit, et le blanc de l’ellipse que secoue le vent d’ouest.
		Silence. Un défilé d’insectes que vient guider la lune, plus pâle que l’oubli, limpide comme l’alcool. Le silence de dix millions de pattes et d’un million de mandibules.
			Silence. Silence du silence, de la violence à l’unisson, des consciences en fusion. Puissance des songes et des étoiles, l’ange annonce la naissance.
		Silence. Mais le souffle ultime de la nuit attise le matin, efface les absences et dévoile le ciel.
			INLASSABLEMENT LE SOLEIL À L’AUBE SECOUE LE SILENCE DE L’ÉCLAT D’UNE GOUTTE QUE LE LAC ÉCOUTE TOUT AU FOND DE L’ÉCHO (DE L’ÉCHO, DE L’ÉCHO)