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On prête un beau jour des serments, on prend des options sur le piège. Et quand tombent les premiers coups, on dit que c’est un privilège. | ||
On peut trahir autant qu’on aime tant que ceux qu’on aime sont des traîtres. | ||
On ouvre partout des chantiers, on croque les pommes en contremaître. Mais soudain remonte au gosier ce pourquoi on s’est engagé. | ||
Le fallait-il vraiment ? Sinon pourquoi l’a-t-on fait ? | ||
On court tout l’temps dans tous les sens, on prétend rendre des services. Quand on a perdu tout son sang, on entend parler d’armistice. | ||
On s’est cru combattant, mais on n’a fait que diversion. | ||
On est de corvée de cuisine au grand jour des décorations. On ne ramasse que les miettes du buffet qu’on a préparé. | ||
Le fallait-il vraiment ? Sinon pourquoi l’a-t-on fait ? | ||
C’est quand il est vraiment trop tard, c’est sur le chemin du retour, que l’on vient se clouer aux tempes l’acier des questions à rebours. | ||
On a cru pouvoir retrouver ceux dont on a su s’éloigner. | ||
Mais bien vite on a partagé le pain sec de l’hostilité. On a trop joué à la paix, nié combien l’on fut blessé. | ||
Le fallait-il vraiment ? Sinon pourquoi l’a-t-on fait ? | ||
On n’a de cesse au bout du compte de s’échapper de la vallée, de voir la poussière du cortège sur les survivants retomber. | ||
On a avancé tous ses pions pour mieux déserter le damier. | ||
On a aimé, construit, signé, embarrassé ses héritiers. Tout ce dont on s’est revêtu à minuit nous a laissé nus. | ||
Le fallait-il vraiment ? Sinon pourquoi l’a-t-on fait ? |
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64 - Le fallait-il vraiment
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