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| Mais … je vois que quelqu’un ce soir a osé amener un bébé ! Un joli petit poupon rose, aux bajoues gorgées de blédine, au cul bien poudré, aux très saines narines. Quelle imprudence ! Quelle témérité ! Donnez-moi ce bébé ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! |
| Quelle drôle d’idée de trimballer une si tendre chair dans ce bain râpeux de décibels ! Ne serait-il pas plus à son aise entre les mains expertes en caresses de la baby-sitter que toi aussi, le père, tu as testées ? Mais puisqu’il est là : donnez-moi ce bébé ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! |
| J’le ferai sortir le soir. J’lui dirai ce qui est bon à boire. À quatre pattes sur le comptoir, il visitera les gens du bar : saluant ceux qu’on ne voit qu’une fois et celles que l’on croit toujours voir ; bavant sur les lits aux draps ouverts, sur les trottoirs jonchés de chimères ; rôdant dans les quartiers aux poubelles grasses, sous les néons, les plexiglasses. Oh oui, donnez-moi ce bébé ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! |
| Donnez-moi ce bébé que vous prétendez éléver pour mieux l’abaisser à votre niveau : niveau zéro de l’utopie, processus du consensus, et le prospectus en propose plus que le caoutchouc qu’il suce en sus ! Donnez-moi ce bébé ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! Donnez-le moi ! |
| Pipi – dodo – bobo – dada – zizi – popo – caca – papa – zéro Donnez-le moi ! Donnez-le moi Tout de suite ! |
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