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Il avait plu, vraiment bien plu, trois jours durant, deux nuits de suite. La terre moins comblée qu’imbibée vous aspirait bien les deux bottes. J’ai dit « OK, j’ai tout compris : le vieux message des noirs nuages, larmes inutiles si près du déluge, révolte vaine face au ciel. » |
Oui mais il fallait bien traverser le rideau puis reprendre la route malgré toute cette eau. Et sans cesse avancer sans jamais renoncer : en sabots (en sabots) ou en bateau. |
Et tant pis si un jour près d’un ilot perdu on fait naufrage. Et tant mieux si l’arche de Noé garde en cale ses plus beaux sarcophages. Nous cheminons bien vivants mais entre catastrophes et vrais mirages. Lalala lalala, lalala lalala, en sabots (en sabots) ou en bateau. |
Il avait plu, vraiment bien plu, sous le prétexte des orages. Les rivières prirent les terres d’assaut : pas de pitié pour les sabots ! Les lacs débordaient d’ambition et se prétendaient château d’eau. De peupliers à nénuphars c’était un temps de lupanar. |
Oui mais il fallait bien emprunter le radeau pour atteindre la route, les restes du hameau. Et sans cesse avancer sans jamais renoncer : en sabots (en sabots) ou en bateau. |
Et tant pis si la nuit, arrimé à l’épave, on n’a plus d’âge. Et tant mieux si l’arche de Noé garde à flot les animaux les plus sauvages. Nous cheminons bien vivants perclus de catastrophes, de vrais mirages. Lalala lalala, lalala lalala, en sabots (en sabots) ou en bateau. |
Il avait plu, vraiment bien plu, trois jours durant, deux nuits de suite… … en sabots (en sabots) ou en bateau. |
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108 - En sabots ou en bateau
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Frédéric Jésu