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Les enfants courent vers les paquets qu’on avait mal cachés, que nul ne leur offrait. | ||
Puis ils déchirent les emballages, examinent les objets, du genre les doigts dans le nez. | ||
Bien qu’on leur tende de fières chaussures pour arpenter les champs, c’est de trottoirs qu’ils rêvent. | ||
Ces enfants-là ont tout l’avenir pour refuser encore les présents qu’on leur fait. | ||
(Ils disent) | ||
Ce que j’ai, je le tiens. J’aurai ce qui est tien. Mais au fond on s’en fout, ce qui est est à nous. | ||
Mais il ne reste plus trop de choses à l’issue du partage entre envieux de tous âges. | ||
Plus rien n’impose de vains pillages. Plus rien n’est à saisir, pas même les armes. | ||
Ouvrons-nous donc enfin au manque. Plus rien à conquérir, pas même les marges. | ||
(Ils disent) | ||
Entre crèche et sapin, le temps presse, le temps blesse. Nous on ne tient plus guère à continuer la guerre. | ||
Laissons les armes dans les marges, la crèche pour commencer, le sapin tout à la fin. | ||
Mais nul besoin de nos sapins pour aller découvrir ce qu’il y a sous les vôtres. | ||
Plus d’emballages, ni d’empilages, vous avez passé l’âge de rester nos otages. | ||
(Ils disent) | ||
Ni donné ni reçu, ce qui passe trépasse. Balançons ces paquets, voyons-voir qui nous sommes. | ||
Mon beau sapin, roi des forêts, que j’aime ta parure (et tes boules de futur). |
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111 - Mon beau sapin
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